Être maman solo : quand la précarité rencontre les stéréotypes de genre
Dans cette note d'analyse POUR LA SOLIDARITÉ-PLS explore les réalités complexes de la monoparentalité en Belgique, et particulièrement la précarité à laquelle font face les mamans solos.
La monoparentalité est aujourd’hui une réalité sociale touchant un nombre croissant de familles à travers le monde. En Belgique, les chiffres sont particulièrement révélateurs : en Wallonie, 28 % des ménages avec enfants sont monoparentaux, tandis que dans la région de Bruxelles, ce chiffre atteint 33 %. Cette augmentation constante met en évidence un changement structurel dans la composition des familles qui nécessite une attention particulière de la part des politiques sociales. Cependant, derrière ces statistiques globales, une réalité bien plus complexe se dessine, marquée par des inégalités de genre qui ne peuvent être ignorées.
En effet, 80 % des familles monoparentales belges sont dirigées par des femmes, un pourcentage qui souligne non seulement la féminisation de la monoparentalité, mais également les multiples vulnérabilités auxquelles ces « mamans solos », sont confrontées. Cette situation est loin d’être anecdotique : elle pointe vers des dynamiques sociales et économiques profondément enracinées qui placent les mères seules dans des positions de précarité accrue. Que ce soit sur le plan économique, professionnel, ou encore en termes d’accès aux services sociaux et de santé, ces femmes doivent souvent jongler entre de multiples responsabilités tout en subissant une charge mentale décuplée par une certaine marginalisation.
Il est ainsi impératif d’aborder la question de la monoparentalité sous un angle intersectionnel, afin de mieux appréhender comment différents facteurs, tels que le genre, la classe sociale, ou encore l’origine, s’entrecroisent pour créer des formes spécifiques d’inégalités et de discriminations. L’analyse des enjeux liés à la monoparentalité féminine ne peut se limiter à une simple observation statistique, elle doit s’inscrire dans une réflexion plus large sur la manière dont nos sociétés soutiennent (ou non) les femmes, particulièrement celles qui se retrouvent seules à élever des enfants.
Dès lors, la question qui se pose est la suivante : comment les politiques publiques peuvent-elles mieux répondre aux besoins spécifiques de ces mères monoparentales, tout en prenant en compte la diversité des situations qu’elles vivent ? Pour ce faire, l’analyse qui suit propose de se pencher dans un premier temps sur l’intersectionnalité de la position des mamans solos, exposées à de nombreuses violences, afin, ensuite, d’identifier des initiatives belges innovantes. Cette analyse s’appuiera sur des témoignages de mamans solos membres du projet MONOPEDIA.