Eat@Home : Analyse comparative des habitudes alimentaires des seniors
Le projet E(at)Home vise à donner une réponse concrète, co-construite avec les acteur·rice·s de terrain, pour répondre aux besoins directs de deux publics cibles trop souvent invisibilisés : les seniors de plus de 60 ans et leurs aidant·e·s proches (non professionnel·le·s). Ce projet met en évidence le rôle positif d’une nutrition adaptée à la santé et à l’autonomie des seniors en proposant un livre de recettes et une formation à l’alimentation des seniors à destination des aidant·e·s proches.
Les partenaires du projet ont travaillé à une analyse comparative des habitudes alimentaires des seniors. Celle-ci confirme le rôle positif de l’alimentation auprès des aîné·e·s. Alors que la dénutrition est une réalité chez les seniors, le projet E(at)Home vise à faire de ces derniers des consomma(c)teurs citoyens.
Cette enquête menée auprès de 758 seniors a montré que ceux-ci ont des préoccupations de santé, de bien-être et d’éthique quand ils s’alimentent. Il y a donc là un véritable levier d’action : répondre à la volonté des seniors d’agir pour leur santé via leur alimentation en les aidant à avoir accès à une bonne alimentation, qui leur permet de vivre plus longtemps en bonne santé, ce qui par ailleurs soulagerait la sécurité sociale de bon nombre de pays européens.
En effet, partout en Europe nous pouvons constater le phénomène de vieillissement de la population. Pourtant, l’espérance de vie en bonne santé (à ne pas confondre avec l’espérance de vie) ne suit pas cette courbe ascendante. Afin de pallier ce manque, des politiques de vieillissement actif ont été mises en place. Parmi elles, le renforcement des politiques du maintien à domicile via la généralisation des services à la personne et la promotion du lien intergénérationnel. Mais quand on parle de services à la personne, très souvent on imagine les aides à domicile, c’est-à-dire une aide subventionnée par l’Etat. Pourtant, une très grande partie des services du care est assurée par les aides informelles, notamment les aidant·e·s proches comme la famille ou les voisins. Alors qu’initialement ce sont les pouvoirs publics qui devraient soutenir les familles ; en pratique, il semblerait que ce soit plutôt la famille qui vienne renforcer les services de l’État en accompagnant au quotidien des seniors de plus en plus dépendants.
C’est une tendance qui peut être constatée dans chacun des pays partenaire, et sûrement ailleurs en Europe. C’est pourquoi la Commission européenne, via le Socle européen des droits sociaux, a réformé la directive sur l’équilibre vie professionnelle et vie privée, visibilisant (enfin) le statut d’aidant·e. Car bien qu’iels participent activement à l’économie européenne, le rôle et le quotidien des aidant·e·s sont particulièrement invisibilisés, ceux et celles-ci se retrouvant parfois dans des situations de grande précarité économique, psychologique et sociale. Être aidant·e est généralement plus un devoir qu’un choix, et pourtant iel manque de reconnaissance à tout point de vue. Le champ d’action est large et le travail est encore long.
Afin de répondre aux enjeux identifiés par cette analyse, qui a mis en exergue les habitudes alimentaires des seniors et les politiques existantes pour les accompagner au quotidien, les partenaires du projets E(at)Home vont élaborer d’ici 2022 :
- Un livre de recettes gourmandes, accessibles et santé qui apportera des réponses aux besoins nutritionnels et gustatifs des seniors en leur procurant un support d’accompagnement à la réalisation de recettes « plaisir et santé » ;
- Un manuel de formation à destination des aidant·e·s proches qui valorisera le rôle de l’aidant·e tout en améliorant ses connaissances des besoins des seniors et en renforçant la qualité de l’accompagnement
E(at)Home est un projet co-financé par le programme européen Erasmus+