Le racisme ordinaire - Interview la première
Le racisme ordinaire est insidieux, et donc peu visible pour qui n'en est pas victime. Comment le définir ? Comment le combattre et pourquoi ? Denis Stokkink, président de PLS, Marc Jacqmain, professeur et sociologue, et Seyma Gelen du groupe de réflexion pour un pluralisme actif Tayush en parlent dans l’émission Questions Clés du 20 avril 2016 sur La Première.
«Tu parles français comme un blanc, tu viens d’où ?», «Tu peux voir aussi bien que nous même avec les yeux bridés ?»
Le racisme ordinaire a le caractère d’une discrimination. Selon Marc Jacqmin, le point de vue des victimes est au centre de cette problématique. Il constate un déplacement du racisme dans le racisme culturel qui se traduit par des catégorisations créant ainsi un « eux » et un « nous ». Ce processus est présent chez tout le monde mais activé différemment selon l’éducation reçue.
Seyma Gelen, insiste sur l’importance de la déconstruction des différents stigmates. Elle utilise l’exemple des femmes voilées pour dire qu'on ne peut pas banaliser et faire comme si le racisme ordinaire n'était pas important car cela peut déboucher sur des discriminations.
En Europe, le racisme ordinaire se développe par des montées de nationalisme et de populisme, notamment en Belgique, observe Denis Stokkink. « Il y a une banalisation du racisme à travers la stigmatisation de certains groupes qui entraine des discriminations et qui conduit à des exclusions ». Le racisme ordinaire a également tendance à se développer dans des contextes particuliers : périodes de crise économique, attentats etc. Enfin, le président de PLS évoque la responsabilité des hommes politiques en Europe qui est également à prendre en considération dans la banalisation du racisme ordinaire.
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