L'auto-discrimination à l'embauche - Interview La Première
Alors que notre société devrait tendre vers l'égalité, un constat s'impose : les discriminations sont multiples et variées. Des discriminations qui sont finalement intériorisées par les victimes. Suite à la publication d'une étude sur le sujet, Denis Stokkink et Françoise Pissart, directrice de la Fondation Roi Baudouin, abordent l'auto-discrimination à l'embauche dans l'émission Questions Clés du 11 février 2016 sur La Première.
L'intériorisation est un mécanisme qui permet à la discrimination de perpétuer ses effets dévastateurs. « C'est un phénomène porté par les autres, sur une personne, qui va alors considérer que cela va lui enlever toutes les chances de trouver un emploi. Ils ne sont pas coupables, ils sont victimes. On observe qu' il y a une amplification de la discrimination par les personnes concernées (particulièrement les personnes issues de l'immigration) mais nous pouvons trouver des solutions. Il est nécessaire de revenir sur les causes de ce phénomène » explique Denis Stokkink.
Les causes sont effectivement nombreuses : elles partent de l'école mais ça ne s'arrête pas là. On voit qu'il y a également une différence au niveau du capital social, c'est à dire, à partir du réseau que les jeunes ont autour d'eux qui peut être favorable à l'obtention d'un emploi. Dernier enjeu, et non des moindres, le genre. Les femmes issues de l'immigration subissent une double peine : l'intériorisation liée à l'origine et l'intériorisation liée au statut de femme.
Il est nécessaire de mettre en place une sensibilisation des entreprises mais également des législations afin de permettre à chacun de trouver sa place sur le marché de l'emploi.